ENSEIGNANTS POUR LA PAIX, A MI-PARCOURS DE LA DECENNIE 2001 -2010

Notre association, constituée d'enseignants et de personnes qui s'investissent dans tous les

domaines de l'éducation, s'est fixée comme objectif de promouvoir la culture de la paix et

l'éducation à la paix dans

tous les domaines éducatifs et surtout dans les établissements scolaires.

Un de nos partenaires importants est l'AIEP. (Association internationale des éducateurs pour

la paix.)

Nous travaillons concrètement, avec l'AIEP à l'organisation et au succès des conférences

internationales. A Acapulco, la Conférence : " Désarmement durable, éducation aux droits

humains, un chemin pour la culture de la paix", s'est tenue du 20 au 24 juillet 2004. Il y avait

une importante délégation française d'EPP.(Enseignants pour la paix.)

De la même façon, nous avons travaillé à la mise en place de la conférence européenne qui

s'est tenue à Hambourg en 2003 : " Bas les armes, un monde de paix est possible ! " et nous y

étions présents.

Mais la grande aventure de ces dernières années fut pour nous l'organisation à Paris, en l'an

2000, Année internationale de la culture de la paix, de la conférence mondiale de l'AIEP : "

Pour le développement de la culture de la paix, dans un monde avec plus de justice, plus de

solidarité, et plus de démocratie ", dont l'ouverture eut lieu le 8 juillet à l'UNESCO et qui s'est

poursuivie à l'Injep jusqu'au 13. Cette conférence était notre premier engagement dans la

décennie ; elle a réuni près de 400 personnes venues de 41 pays. S'il est évident que ce succès

est dû à toutes les associations qui constituent l'AIEP, il n'est pas immodeste de dire que nous

y avons largement contribué, aussi bien dans les domaines de la théorie qu'au niveau de

l'intendance quotidienne. Nous avons aussi travaillé sur le livre issu de cette conférence : " La

culture de la paix" en proposant des articles, en transcrivant des interventions ou en faisant

des traductions.

Au niveau national, nous avons une publication périodique : " La lettre des enseignants pour

la paix ", qui est un lieu de réflexion sur l'actualité du monde, qui rend compte de l'activité de

nos partenaires et de la nôtre, qui propose des pistes pédagogiques et des comptes rendus

d'expériences. Car notre activité essentielle, même si c'est celle qui est la moins visible, est

celle que nous menons quotidiennement pour que l'école s'ouvre à l'éducation à la paix et à la

culture de la paix. Le travail se fait tous les jours dans les classes.

Les projets locaux s'appuient sur un partenariat extrêmement varié. Par exemple, pour cette

année, avec " les mains de l'espoir " en région Midi-Pyrénées ou avec " les tambours pour la

paix " dans le Val d'Oise. Les professeurs d'histoire travaillent souvent avec les associations

d'anciens déportés et résistants.etcŠ

De même notre partenariat s'enrichit régulièrement au niveau national, selon les actions

engagées même si nous avons des partenaires privilégiés.

Une des occasions qui nous en donnée est la conférence que nous organisons chaque année

sur un thème qui nous paraît susceptible de faire progresser notre réflexion sur divers sujets

relatifs à la culture de la paix: - " L'ingérence humanitaire ", en 2001 avec France- Libertés et

Médecins du monde, - " Comment sortir de l'impasse des dominations, des violences, du

terrorisme et des violences de guerre ? " en 2002 avec le Mouvement de la paix et l'AREDAP,

- " Culture de la paix et éducation populaire " avec le Cercle Condorcet

en 2003, - " Europe et laïcité " avec la FSU, Attac et la revue " la Pensée " en 2004.

Dans le domaine qui est le nôtre, la décennie est bénéfique.

Les textes fondamentaux comme le " Manifeste 2000 " et les huit points de la décennie sont

une avancée dans la réflexion collective.

Pour pouvoir agir dans les écoles et affirmer clairement notre intention d'oeuvrer pour

l'éducation à la paix et la culture de la paix nous avons besoin d'une légitimité institutionnelle.

Se prévaloir de la décennie est extrêmement important. La légitimité de cette démarche n'est

malheureusement pas si facile à faire admettre au sein de l'éducation nationale. Certes, les

deux conférences mondiales d'éducation à la paix qui se sont tenues à Paris ont bénéficié du

parrainage du ministre de l'éducation de l'époque, certes, la France a signé la déclaration de la

44è session de la Conférence internationale de l'éducation à Genève en octobre 1994 où il est

dit que l'éducation à la paix doit être un des objectifs prioritaires de l'éducation nationale et

qu'elle doit faire partie de la formation initiale et continue des enseignants, ce qui serait une

avancée considérable, mais pratiquement cela reste lettre morte. Obtenir des circulaires qui

donneraient, dans la pratique, une légitimité institutionnelle à l'éducation à la paix serait

extrêmement important et libèrerait beaucoup de collègues.

Les huit domaines définis dans le programme de la décennie sont extrêmement intéressants et

s'articulent avec cohérence. Cependant on peut regretter que les problèmes liés aux armes n'y

tiennent pas la place qu'ils semblent

mériter. Les armes ne sont pas une marchandise banale et il conviendrait d'en interdire ou d'en

réglementer le commerce. Surtout, il faut interdire toutes les armes de destruction massive y

compris les armes nucléaires.

Pour les prochaines années, il serait utile de promouvoir les valeurs individuelles que l'on

trouve dans le manifeste 2000, d'insister sur les huit domaines proposés par la décennie qui

sont essentiels et loin d'être acquis, d'oeuvrer pour la limitation du commerce des armes et

l'interdiction des armes de destruction massive. La situation actuelle est si injuste qu'elle

ouvre la porte à un risque de prolifération généralisée.

L'idée même d'armes de destruction massive est inhumaine et intolérable. Il y va de l'avenir

de la planète.

EPP le 10 mars 2005

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